Les principes de l’éco-conception digitale

par | 15 Mai 2020 | eco-conception

Oui, le virtuel a une empreinte (écologique)! Le vocabulaire utilisé pour aborder le digital, et l’image qu’il renvoie sont trompeurs : la data, la circulation de données, tout cela semblent impalpables, volatiles… Et pourtant le monde numérique est gourmand en ressources naturelles et en énergie, aussi bien pour la production de supports et d’interfaces (smartphones, ordinateurs,…), que pour le stockage et le transport de données échangées.

Le numérique et ses pollutions

 

Les facteurs de consommation énergétique du digital

Deux facteurs font croître la consommation énergétique du monde numérique:

  • le déploiement à l’échelle mondiale des équipements et diverses interfaces numériques : ordinateurs, smartphones, tablettes, objets connectés … et en passant de l’un à l’autre, le nombre augmente, au sein des foyers et des entreprises.
  • l’essor considérable du volume de data, des données échangées : la hausse des utilisateurs et des supports, l’accélération des débits, l’amélioration des technologies de l’image (meilleure résolution des appareils photos, augmentation de l’usage de la vidéo et des GIF…) : autant de motifs qui contribuent à la croissance exponentielle du volume de données transférées dans le monde quotidiennement. La part de la vidéo est non seulement le type de de visuel le plus gourmand en data, mais aussi le format le plus utilisé sur le web : elle représente 80% du trafic de données (statistiques ARCEP, 2017).

 

 

Zoom sur la data-pollution

Précisément, la pollution digitale est étroitement liée aux data centers, ces immenses aires de stockage de données qui carburent 24h/24 et  7j/7. Pour fonctionner de manière optimale, il faut garantir certains paramètres comme une température constante, un contrôle de la qualité de l’air (gare à la poussière plutôt mal tolérée par les serveurs), et une alimentation électrique d’urgence et de secours.

D’après un rapport de l’ADEME*, le secteur numérique pourrait représenter 25% de la consommation d’électricité mondiale en 2025, (dont 5% consommée par les data centers). On parle de « pollution dormante”, émanant de ces usines à data, qui surchauffent non stop pour nous délivrer l’information requise à chaque navigation et en un temps record. Pourquoi les data centers sont-ils si gourmands en énergie? Parce qu’ils fonctionnent sans arrêt, et la surchauffe des box nécessite une bonne climatisation. Sans elle, le système serait hors service. Les climatiseurs impliquent donc une consommation élevée en énergie et en eau, et donc des émissions de gaz à effet de serre si le propriétaire n’a pas opté pour un fournisseur d’énergie durable.

(*Cécile Diguet et Fanny Lopez, L’impact spatial et énergétique des data centers sur les territoires, Rapport Ademe, 2019. Synthèse.)

Comment définir l’éco-conception du web ?

Une prise de conscience préalable

La digitalisation n’a, pour l’heure, pas permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre et n’est toujours pas “compatible” avec les principes du développement durable. Par exemple, le déploiement de l’E-commerce a considérablement augmenté le nombre de livraisons motorisées. Ou encore, l’emailing et la publicité en ligne font doublon avec les flyers et prospectus (au lieu de les remplacer), et consomme beaucoup de données transférées.…

Sans dénigrer le digital ni tous les avantages qu’il peut nous apporter (notamment dans un contexte pandémique…), on peut se demander comment repenser notre usage du digital et notre façon de produire le numérique pour répondre mieux aux enjeux de développement durable. C’est l’objectif du Green IT.

 

Concepts d’écologie digitale et GreenIT.fr

Plusieurs initiatives françaises et internationales convergent vers cette notion d’éco-conception numérique.

Le Green IT, créé en 2004, représente un collectif d’acteurs du numérique responsable qui encouragent à la sobriété numérique et à l’éco-conception. Par son ouvrage recensant 115 bonnes pratiques, il définit les gestes à mettre en oeuvre dans son quotidien, personnel ou professionnel, pour tendre vers un digital « reverdi ». Frédéric Bordage en est le fondateur et l’animateur : ses publications et le blog de greenit.fr sont une mine de ressources pour s’engager concrètement dans un usage éco-responsable du numérique.

D’autre part, le concept d' »écologie numérique” développé par Inès Leonarduzzi, fondatrice de Digital For The Planet, rejoint cet objectif de sobriété numérique. Comment rendre la relation humain-machine-environnement plus viable ? Comment réduire les effets néfastes du numérique sur l’environnement ?

Pour y répondre, il convient de considérer l’ensemble du cycle de vie du numérique:  la production, l’achat, l’usage et la fin de vie des supports et services du digital, et de chiffrer sa consommation de gaz à effet de serre.

Qui intervient dans ce cycle de vie ? Trois intervenants : le serveur (l’hébergement du site internet), le réseau, le client et les terminaux qu’il utilise. Ce trio génère des impacts écologiques variables. La palme du gros consommateur revient aux terminaux (smartphones, tablettes, ordinateur, montres et autres objets connectés,…). Ils se multiplient, sont désormais plusieurs à se trouver dans les mains d’un seul et même individu, et sont renouvelés régulièrement en raison d’une obsolescence toujours plus rapide.

 

Les leviers d’amélioration : sur quoi peut-on intervenir ?

En lien avec le cycle de vie des services numériques, les leviers d’optimisation sont :

  • l’utilisation et les fonctionnalités des supports et services
  • les équipements matériels et infrastructures permettant de stocker, traiter, lire les données
  • les logiciels et interfaces

Pour aller plus loin à ce sujet, lire l’article Soon Digital sur les bonnes pratiques d’éco-conception de sites WordPress.

Parmi les leviers, on peut ajouter aussi la communication globale sur l’éco-conception, pour informer, identifier les pistes d’amélioration, valoriser la démarche, orienter l’utilisateur… C’est l’objectif du blog-conseil de Soon Digital pour inviter à la découverte des bonnes pratiques d’éco-conception numérique !

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